Bon film pour demain

Publié le par Association Les diaboliques

Désolé, je ne pourrai pas être présent à la projo de 20 h de "JCVD" demain. Vous m'en direz des nouvelles en direct plus tard ou par le forum. Par ailleurs, il n'y aura à priori que "JCVD" et "Sagan" en juin. D'ailleurs, jusqu'en septembre il ne faudra pas être trop gourmands : l'été n'est pas toujours propice...

Je vous  joins l'interview que j'ai faite de Jean-Claude Van Damme, parue dans "Niort en poche".
Jean-Claude Van Damme : Bon, on va faire une interview à la Belge : première question difficile, un avertissement, deuxième, je balance mon verre (Il rit).

Question : Comment qualifiriez-vous votre rencontre avec Mabrouk El Mechri le réalisateur de « JCVD » ?

 

Jean-Claude Van Damme : Naturelle, simple. Il y avait un vrai climat de confiance qui nous a conduits à nous comporter l'un envers l'autre sans filtre. Mabrouk a grandi dans des quartiers chauds. Dans sa chambre, il avait le poster de « Tous les coups sont permis ».Il voulait faire un film sur le Van Damme parti de Bruxelles, son parcours de star. C'est ce qu'on voit dans ce film : un type tout simple qui se retrouve dans une situation extraordinaire qui va peut-être le conduire à la mort.

 

Question : Vous arrive-t-il parfois d'être encombré par le personnage Van Damme ?

 

Jean-Claude Van Damme : Ah ! (Il rit). C'est une bonne question ça... Ce personnage c'est ce que je vous disais à l'instant, il est issu d'une famille très modeste. A 13 ans, j'ai vu « Lawrence d'Arabie » sur un grand écran à Bruxelles et le rêve a commencé, j'ai tout fait pour toucher ce rêve du doigt. S'il m'encombre... Je ne sais pas.

 

Question : Comment se prépare-t-on à jouer Jean-Claude Van Damme ?

 

Jean-Claude Van Damme : J'ai fait trente-sept films low budget. J'ai appris à me prendre pour quelqu'un d'autre. Ce Van Damme, je l'ai rejeté pendant quinze ans. Là, j'ai dû le retrouver, ça ne m'a pas posé de difficulté. Vous savez, nous sommes tous câblés pour quelque chose : moi c'est pour jouer la comédie. Si vous devez faire le Paris-Dakar, il vaut mieux prendre un véhicule adapté, comme une jeep. Pour jouer Van Damme, il vaut mieux prendre Van Damme. Certains vont à l'école, lisent des bouquins, apprennent dans des universités. Parfois ce n'est pas plus mal d'aller à sa propre école.

 

Question : Lorsque vous regardez votre filmographie, préférez-vous les films de karaté ou celui là ?

Jean-Claude Van Damme : C'est grâce au karaté que j'ai pu me faire connaître. Grâce à ce corps que j'ai construit que je suis allé aux USA. C'est ça qui m'a ouvert les portes. J'ai tout de suite été happé par les circuits commerciaux. C'était un engrenage : les studios sont comme les banques, ils ne prennent pas de risques.A présent, vais-je faire des rôles plus fragiles ? C'est le public qui décidera. Mais j'aimerais pouvoir encore jouer à être quelqu'un d'autre. Mais je ne fais pas de clivage entre le Van Damme d'action et celui de « JCVD ».

 

Question : Vous est-il arrivé d'en baver ?

Jean-Claude Van Damme : Il a fallu supporter l'attente, freiner l'impatience de réussir. Mais je savais que ça allait arriver. Pendant trois ans après mon arrivée aux USA, je n'avais pas de papiers, je vivais de petits boulots, mais je me comportait comme quelqu'un qui allait devenir une star. Si j'étais resté en Belgique j'aurais peut-être tenu le magasin de fleurs de mon père ou je serai entré à la gendarmerie. Attention, je respecte beaucoup mes parents. Mon père est très intelligent. Mais les gens intelligents ne prennent pas de risques.

 

Question : Quel regard posez-vous sur votre vie ? On en a un aperçu dans ce fameux monologue au milieu du film, mais on ne sait pas vraiment où se situe votre vérité et ce qui est écrit.

Jean-Claude Van Damme : J'ai vécu des moments formidables. Après avoir livré des pizza, fait portier, masseur, etc. comme je vous disais à l'instant, ça a démarré d'un coup. Je me suis retrouvé dans des jets privés, dans les plus beaux hôtels du monde, avec les plus belles filles du monde... Je ne peux pas regretter cette espèce d'orgasme que j'ai ressenti alors. J'ai touché le plafond et puis il a fallu que je le crêve ce plafond et là, je me suis fracassé ; c'était mon destin. Le destin, c'est mathématique. Les coïncidences n'existent pas. Il n'y a guère que les religions qui peuvent créer des conflits et des chocs. Si je devais résumer : je suis content de ne pas être mort.

 

Question : Qu'ont pensé vos parents en se voyant interprétés par deux comédiens à l'écran ?

Jean-Claude Van Damme : Ma mère m'a juste dit, cette femme ne me ressemble pas : je suis beaucoup plus belle !

 

Question : Elle vous donne un joli surnom dans le film... et dans la vie ?

Jean-Claude Van Damme : Dans la vie, ma mère m'appelle « Mon petit lapin », « Mon petit chou » ou « Süske » qui pourrait vouloir dire « mon petit sucre ».

 

Question : Pour finir, peut-on revenir sur cette interview dans l'émission de Thierry Ardisson : qu'est-ce qui s'est passé ?

Jean-Claude Van Damme : Ecoute, je vais t'expliquer : j'arrivais du Brésil, j'avais vingt heures d'avion derrière moi, j'étais fatigué mais j'étais content. J'étais content parce que je revenais en France, le pays qui m'a découvert, là où j'ai eu mon premier succès. Et puis il s'est mis à me mettre en boîte, à me parler de coke, à me demander si j'étais homo tout ça : je me suis senti complètement trahi. J'ai essayé de répondre à tout ce qu'il me demandait, mais je me sentais trahi.

Son assistant et l'attaché de presse viennent le chercher, il se lève pour partir... et revient.

Jean-Claude Van Damme : Je ne sais pas si je me suis bien fait comprendre. Je suis très nerveux et agité, j'ai beaucoup de mal à faire confiance. Mais bon, il faut que tu saches que Mabrouk, je l'ai vraiment senti ce mec. J'aime travailler dans l'amour et lui, j'ai senti qu'il m'aimait. Quand j'étais petit, j'avais un prof de karaté qui m'aimait beaucoup, j'ai terminé avec un combat à 17,5 par KO : je l'ai fait pour lui. Je suis comme ça. Mais c'est dur à expliquer. Quand une femme a accouché, elle a ressenti des choses qu'elle ne peut pas formuler, tellement c'était fort. Ce tournage était si merveilleux et si important, que je n'ai pas de mots pour le dire.

 

Propos recueillis (droist réservés) par Jacques Brinaire

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